Galaxie 089 by Collectif

Galaxie 089 by Collectif

Auteur:Collectif
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1971-01-29T05:00:00+00:00


De temps en temps, un coin de mon esprit se coupait de l’action et pensait. Pensait, par exemple, que le moral des rangers devait être au plus bas, puisque, au lieu d’avoir investi seuls la demeure présidentielle, ils avaient dû attendre mon aide, qui était somme toute accidentelle. Peut-être, après tout, était-il essentiel que cette guerre politique reste secrète et que la Maison Blanche du Texas ne soit pas détruite ?

Après un bout particulièrement long de couloir mexicain, au moment où je prenais un tournant à angle droit, j’entendis des bruits de pas précipités derrière moi. Un fin rayon bleu manqua de peu mon pied avant que je ne le retire, et je sentis un léger relent de plastique brûlé.

— « Diminue la puissance, stupide bricoleur qui ne sait même pas se servir d’un pistolet à éclairs ! » dit une voix. « Nous avons ordre de le paralyser, pas de le calciner – à moins qu’ça soit inévitable ! »

Cela ne me parut guère rassurant.

Je continuai à entendre mes poursuivants, mais ils ne me rattrapaient pas. Je ressentis une amère satisfaction en constatant que mon titane motorisé valait bien leurs muscles.

Soudain, le plafond s’éleva de nouveau. Je me trouvais dans une vaste pièce faiblement éclairée par la lumière de la lune passant par les fenêtres et les deux portes (une mexicaine et une texane) ouvertes. Des formes rondes accrochées aux murs et une odeur de nourriture m’apprirent que ce devait être la cuisine. En me relevant, je fus pris de vertige, mais je le maîtrisai en avalant des pilules et de l’eau. J’avançai à grandes enjambées vers la porte texane, faisant tomber de la vaisselle et des couverts au passage. J’entendis des cris de rage venir du couloir, mais je n’étais pas dans son alignement, et ne m’en préoccupai donc pas.

Je sortis sur une étroite terrasse vers laquelle montaient des escaliers fort raides. J’entendis un cheval s’ébrouer, ainsi qu’un rire, un rire grave qui vous donnait des frissons. Je m’immobilisai.

À quelques mètres du bas des escaliers se tenait un grand cheval blanc harnaché de noir, avec des anneaux et un mors qui semblaient être en argent. Sur le cheval était assise une silhouette tout en noir, coiffée d’un large sombrero dont s’échappait une cascade de cheveux argentés.

Puis, le visage de Rachel Vachel se leva vers la lumière et, d’un mouvement si rapide que l’œil avait peine à le saisir, ses mains gantées de noir tirèrent deux pistolets à éclairs des fourreaux noirs qu’elle portait à la ceinture, et les pointèrent vers moi.

Je crois que je n’avais jamais fait face à chose plus glaciale que leurs fins canons, mais son regard était plus glacial encore. Évidemment, me dis-je avec amertume, elle préparait sa trahison depuis le début, utilisant habilement ses ruses apparemment naïves pour me laver le cerveau et me préparer à faire le jeu de son père. J’aurais pourtant dû savoir qu’on ne peut se fier à une révolutionnaire de salon. Ma bouche était amère, et ce n’était pas seulement à cause de la pilule anti-grav qui avait fondu avant que je ne l’avale.



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